30 juin 2018. Kazan Arena. 57e minute. Score : 2-1 pour l’Argentine. Les Bleus sont à deux doigts de tomber dans un traquenard sud-américain, et la France commence à trembler. Et là, sorti de nulle part — ou plutôt de Stuttgart, soyons précis — surgit Benjamin Pavard. Oui, Benjamin, celui que ta tante confond encore avec un acteur de Plus Belle la Vie.
Pavard, l’arme fatale des 20 mètres
Et pourtant, en une demi-seconde, Pavard passe du statut de “défenseur besogneux” à celui de star de l’équipe de France. Lucas Hernandez déborde à gauche, centre en retrait. Le ballon fuse à la hauteur des 20 mètres. Et là… BIM ! Pavard arme une demi-volée pure,qui vient se loger dans la lucarne d’Armani, le gardien argentin, plus spectateur que portier sur ce coup.
Le tout sous le commentaire déjà mythique de Grégoire Margotton : « Second poteau Pavard ! ». Une punchline sortie spontanément, qui résonne depuis dans les stades, les bars et jusque dans les chambres d’étudiants fans de FIFA.
Crédits : TF1, FIFA | Grégoire Margotton, Bixente Lizarazu
Un petit bijou qui libère...
La trajectoire du ballon est un poème. Une gifle esthétique. Et une réponse parfaite à ceux qui pensaient qu’on ne pouvait pas être latéral et planter le but de la décennie. Pavard, jusque-là anonyme pour 90 % des Français (et probablement pour certains coéquipiers), devient instantanément une icône. Les réseaux sociaux explosent. Les supporters hurlent. Et Paul Pogba, jamais le dernier pour ambiancer un vestiaire, immortalise l’instant avec son chant légendaire :
🎵 « Demi-volée Pavard ! Demi-volée Pavard ! »
Même Wikipédia s’y met : une page est créée pour immortaliser cette fameuse réplique de Margotton, preuve ultime qu’on a basculé dans une autre dimension.
Second poteau Pavaaard !
... Une nation en apnée
Ce but, c’est bien plus qu’un feu d’artifice. C’est un électrochoc. Les Bleus reviennent à 2-2, puis déroulent. Mbappé enchaîne deux buts façon dragster et termine d’achever une Argentine désorganisée, privée de plan de jeu (et manifestement de défense). Score final : 4-3 pour la France. Un huitième de finale qui a eu des allures de finale avant l’heure. Et un match fondateur pour la suite du tournoi.
Parce qu’après ça, plus rien n’allait résister à cette équipe. Pas l’Uruguay. Pas la Belgique. Et certainement pas la Croatie.
Crédits : TF1, FIFA | Saeed KHAN, AFP | Getty
"Je ne fais pas ma carrière sur un but"
Le plus drôle ? Pavard, modeste, dira ensuite dans L’Équipe :
« Certaines personnes pensent que j’ai fait ma carrière sur un but. Je ne fais pas ma carrière là-dessus. »
On veut bien le croire. Mais soyons honnêtes : il peut bien jouer dix ans en Bundesliga ou en Serie A, Benjamin. Il peut même claquer un ciseau retourné depuis le rond central. Pour tout le monde, il restera avant tout « Second poteau Pavard », celui qui a envoyé la France en orbite.
Et franchement, on ne lui en voudra jamais pour ça.
Tu aimes ce moment? Porte-le!
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