Mondial 2002 : Le Franc Parler De Fabien Barthez

11 juin 2002, Incheon. Le ciel est gris pour les Bleus, la mine des joueurs aussi. La France, tenante du titre, vient de se faire sortir par le Danemark sans même avoir marqué un but dans tout le tournoi. Un zéro pointé qui pique, surtout après les feux d’artifice de 1998 et 2000. Dans les vestiaires, l’ambiance n’est pas forcément au beau fixe.

Un coup de gueule simple, mais efficace

Dans un Mondial où la France n’a rien offert de spectaculaire, ce moment devient l’un des rares faits marquants. Pas de but, pas de victoire, mais au moins, un bon mot. Une punchline signée Barthez, qui rejoint instantanément le panthéon des sorties de vestiaire légendaires, aux côtés de Cantona, Domenech et autres philosophes du ballon rond.

Le divin chauve va mettre un peu d’ambiance dans la tristesse générale. Tandis qu’un journaliste, sans doute armé de ses meilleures questions existentielles, tente d’en savoir plus sur “l’état d’esprit du groupe”, le portier des bleus mythique lâche, d’un ton aussi sec qu’un tacle de Roy Keane :
« Toujours des questions à la con ! »

Alors oui, Fabien Barthez venait de vivre une humiliation planétaire, enchaînant trois matchs muets comme un carpe en stage de silence. Mais il aura eu ce réflexe, presque réflexologique : balancer une vérité qui fait du bien, un peu comme un arrêt réflexe sur une frappe en lucarne. Et franchement, vu l’état du football français ce jour-là, on avait bien besoin d’un peu de vérité.

Crédits : TF1, TMC, Le Canap 2002 | Fabien Barthez

Des questions un peu à la con… Toujours une question à la con …

Le divin chauve, roi du franc-parler

Ce ne sera pas la dernière fois que Barthez videra son sac. En 2005, il avait déjà balancé que « le football est de plus en plus pourri », et qu’il ne s’y retrouvait plus. L’homme n’a jamais mâché ses mots, ni dans les cages, ni devant les micros. S’il ne sortait pas les ballons, il sortait les punchlines. Et c’est tout ce qu’on lui demandait à ce moment-là.

Plus qu’une phrase, c’est devenu une philosophie, un état d’esprit.. Et on ne peut pas lui en vouloir. Après tout, que pouvait-il dire d’autre ? “On est passés à côté” ? “C’est le football” ? “On va rebondir” ? Non, il a préféré l’honnêteté brute.

Alors merci Fabien. Pas pour ce Mondial 2002, non. Mais pour cette phrase. Une punchline qui, elle au moins, a trouvé le fond des filets.