Le 8 mars 2017, le Camp Nou a été le théâtre d’un scénario que personne n’aurait osé écrire. Ce soir-là, en huitième de finale retour de Ligue des champions, le FC Barcelone a réalisé l’impensable : effacer un retard de 4-0 face au Paris Saint-Germain. Une blessure encore vive dans la mémoire parisienne.
Un aller parfait, une confiance aveugle
Tout avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices pour le PSG. Le 14 février 2017, au Parc des Princes, Unai Emery et ses hommes infligent une correction au Barça. Angel Di Maria brille avec un doublé, tandis que Julian Draxler et Edinson Cavani parachèvent le triomphe (4-0). Ce soir-là, Paris joue le match parfait, porté par un Presnel Kimpembe impérial pour sa première en Ligue des champions. À l’aller, tout laisse à penser que la qualification en quarts n’est plus qu’une formalité.
D’ailleurs, les statistiques sont formelles : 100 % des équipes ayant gagné 4-0 à domicile en match aller de C1 ont toujours validé leur ticket au retour. Pas de raison d’avoir peur. Adrien Rabiot et Layvin Kurzawa, sûrs d’eux, affichent même un selfie rappelant le score sur les réseaux sociaux. Que pouvait-il bien arriver aux Parisiens ?
Pendant ce temps, en Catalogne, un mot tourne en boucle dans les médias : « remontada ». Le vestiaire barcelonais y croit dur comme fer. Luis Enrique, en conférence de presse, annonce la couleur : « Si on est capables d’encaisser quatre buts, on peut en marquer six. » Beaucoup prennent cette déclaration pour une simple bravade. Erreur monumentale.
Crédits : Canal + | Stéphane Guy, Paul Le Guen
Un premier acte en guise d’apéritif
8 mars 2017, coup d’envoi au Camp Nou. Les Blaugrana, dos au mur, mordent immédiatement dans le match. Dès la 3e minute, Luis Suárez place une tête rageuse et ouvre le score. Paris vacille mais ne rompt pas… du moins, pas encore. Pendant 40 minutes, les Parisiens subissent, mais tiennent bon. Jusqu’à ce que Layvin Kurzawa, dans un malheureux contre, pousse involontairement le ballon dans ses propres filets (40e). 2-0 à la pause. Le danger grandit.
Dès la reprise, Thomas Meunier déséquilibre Neymar dans la surface. L’arbitre, Deniz Aytekin, accorde un penalty, transformé par Lionel Messi (50e). 3-0. Le Camp Nou entre en fusion, l’exploit se rapproche. Il ne manque plus qu’un but pour pousser Paris en prolongation. Mais à la 62e minute, Edinson Cavani, d’une frappe sèche, réduit le score pour les siens. 3-1, Paris respire. Le Barça doit désormais inscrire trois buts en une demi-heure. Mission impossible ?
A ce moment précis, Stéphane Guy se targuait même au micro d’un petit : « 𝑬𝙣 𝙛𝒂𝙘𝒆 𝒄’𝒆𝙨𝒕 𝒑𝙖𝒔 𝑮𝙞𝒋𝙤𝒏, 𝙘’𝙚𝒔𝙩 𝙥𝒂𝙨 𝙑𝒂𝙡𝒍𝙖𝒅𝙤𝒍𝙞𝒅 ».
En face c’est pas gijon, c’est pas Valladolid !
Le bouquet final
Le temps s’écoule, et l’espoir grandit côté parisien. Cavani manque même une occasion de tuer définitivement le match (64e). Mais à la 88e minute, Neymar illumine la rencontre d’un coup franc somptueux en pleine lucarne. 4-1. Dans la foulée, une faute litigieuse de Marquinhos offre un nouveau penalty aux Catalans. Neymar s’en charge et ramène le Barça à 5-1. Le Camp Nou est en transe, Paris en état de sidération.
Cinq minutes de temps additionnel. Les Barcelonais jettent toutes leurs forces dans la bataille, tandis que les Parisiens sont tétanisés. 90e+5 : Neymar adresse une passe lobée parfaite pour Sergi Roberto, qui surgit et devance Kevin Trapp. 6-1. L’impensable est devenu réalité.
Stéphane Guy (Paul Le Guen?) troquait alors son ton chambreur pour un célèbre « Nooooooon »
Crédits : Canal + | Stéphane Guy, Paul Le Guen
L'Anéantissement fait face à l'exultation
Les Parisiens sont à terre, anéantis. Barcelone, lui, exulte. Cette soirée devient l’une des plus marquantes de l’histoire du football européen, mais pour Paris, elle incarne une humiliation indélébile. Une malédiction qui hantera le club, avec des relents de « remontada » en 2019 contre Manchester United et en 2022 contre le Real Madrid. Huit ans plus tard, le PSG tente toujours d’oublier.
Pendant que le terme #Remontada entrait officiellement dans le Larousse, Stéphane Guy gagnait sa place au Panthéon des commentaires.
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