On l’oublie parfois, mais avant le mythique « Alors peut-être… » de Floria Gueï en 2014, Patrick Montel avait déjà vécu une remontada à faire trembler son micro. Retour sur cette finale du 400 mètres des Mondiaux 2003, où un certain Marc Raquil a prouvé que rien n’est jamais perdu.
Paris 2003 : les Ricains en favoris, les Français en folie
Deux Français sur la ligne de départ d’une finale mondiale du 400 mètres, ce n’était pas tous les jours. Leslie Djhone, futur pilier du relais, et Marc Raquil, double champion de France, se retrouvent au couloir de la gloire. Face à eux, les Jamaïcains et les Américains font figures de grandissimes favoris
Le Stade de France est en ébullition, tout est prêt pour l’exploit… mais le départ est plutôt tiède. Raquil fait un bon premier virage et Montel d’annoncer « Il va faire la ligne droite, je le sais, je le sens! ». Puis quelques secondes passent et il semble disparaître de la course, aspiré par les pointes des autres. Patrick Montel, le dit tout haut : “Marc Raquil est loin.”
Crédits : France TV Sport | Patrick Montel
Un come-back épique
À l’entrée de la dernière ligne droite, Raquil est bon dernier, comme à son habitude. Mais visiblement, il avait gardé une batterie externe dans ses pointes. En une vingtaine de mètres, il remonte un coureur. Puis deux. Puis trois. Mais où va-t-il s’arrêter Marc ?! Il en passe cinq, dans une ligne droite de folie avec un résultat indécis pour la meilleure de bronze.
Après de longues minutes, le résultat s’affiche sur l’écran du stade de France :Médaille de bronze pour le français. Hystérie collective.
Six ans plus tard, l’Américain Jerome Young est disqualifié pour dopage. Raquil passe donc de bronze à argent sans même rechausser les pointes.
« Marc Raquil va faire sa dernière ligne droite, je le sais je le sens ! »
[…]« Est ce qu’il y a la médaille? Est ce qu’il y a la médaille? »
Bonus : la prophétie Montel continue
Onze ans plus tard, Floria Gueï offrira à Patrick Montel une nouvelle crise cardiaque en différé, lors de sa remontée légendaire en finale du 4×400 féminin aux Championnats d’Europe. « Alors peut-être… » entrera dans la légende, mais souvenez-vous : avant “peut-être”, il y avait déjà “Est ce qu’il y a la médaille” ou encore “Faites que la photo finish donne Marc Raquil”.
Patrick Montel sait que dans l’athlétisme, tant que la ligne n’est pas franchie, rien n’est jamais joué. Ni pour les coureurs… ni pour les cordes vocales.
Crédits : France TV Sport, L’Équipe, REUTERS | Patrick Montel, Rondeau/B. Desprez
