Angers, 14 mai 2016. Une douce soirée de printemps où la plupart des équipes de Ligue 1 jouent pour du beurre. Sauf une. Le Toulouse Football Club débarque au Stade Raymond-Kopa avec un sac à dos rempli de doutes, mais surtout d’espoirs et d’adrénaline. L’objectif est clair pour le Téfécé: s’imposer pour rester en Ligue 1. Une mission confiée depuis plusieurs mois à son entraîneur Pascal Dupraz.
Une remontada sur plusieurs semaines
On rembobine un peu. Fin février 2016, le TFC flotte dangereusement dans les bas-fonds du championnat. 19e au classement, dix points de retard sur le premier non relégable, plus personne ne croit au maintien.
C’est à ce moment-là qu’un irréductible Haut-Savoyard débarque pour livrer un combat de tous les instants : Pascal Dupraz. L’homme qui, quelques années plus tôt, avait déjà maintenu Évian en Ligue 1, et coutumier de ce genre d’exercice.
Il va embrayer la fabuleuse remontada de son nouveau club : à l’aube de la dernière journée, le Téfécé n’est plus relégable et à son destin en main en cas de victoire sur la pelouse d’Angers.
Crédits : Canal + Sport | Pascal Dupraz
Angers-Toulouse : le bouquet final
Au moment d’attaquer cette 38ᵉ journée, Toulouse n’était plus relégable, mais rien n’était joué. Tout restait suspendu à ce dernier acte, sur la pelouse d’Angers. Un dernier round pour décrocher le maintien. Une finale sans coupe, mais avec la peur au ventre.
A l’approche de la rencontre, Dupraz va réaliser l’une des causeries les plus mythiques du sport français, dont découle le désormais célèbre : « C‘est maintenant qu’il faut le faire, c’est pas demain… C’était pas hier! Il n’y a plus qu’a manger, le couvert il est dressé! «
Le début de match ? Un mauvais rêve. Douche froide dès la 12ᵉ minute : Angers ouvre le score, pendant que Martin Braithwaite, lui, préfère viser la lune sur penalty. À la pause, le spectre de la Ligue 2 dansait dans les travées du stade Raymond-Kopa. On entendait presque le générique de « Urgences ».
Mais le TFC n’avait pas dit son dernier mot. À la 59ᵉ minute, Wissam Ben Yedder – l’attaquant le plus fiable du club cette saison – remet les compteurs à zéro. Un espoir éclair. Sauf qu’en face, Angers recolle aussitôt. Deux-deux dans le moral, 2-1 sur le tableau d’affichage. Et le doute revient, costaud.
Et puis, comme dans tout bon scénario hollywoodien, le héros rate son entrée mais revient au bon moment. Braithwaite, encore lui, égalise à nouveau. Et là, minute 80 : Yann Bodiger envoie un coup franc comme on en voit une fois tous les dix ans, direct dans la lucarne. Le TFC passe devant. La délivrance.
Coup de sifflet final, et explosion générale. Les joueurs se jettent les uns sur les autres, Pascal Dupraz frôle l’arrêt cardiaque de bonheur, et les supporters ont les larmes aux yeux. Dix points de retard à dix journées de la fin ? Effacés. Maintien arraché à la dernière minute ? Validé. Du jamais-vu dans l’histoire de la Ligue 1.
C’est maintenant qu’il faut le faire, c’est pas demain, c’était pas hier!
Crédits : Canal + Sport | Pascal Dupraz | P. Pavani, AFP | Icon Sport
La naissance d’un mythe
Ce 3-2 restera comme un moment à part dans la mémoire toulousaine. Plus qu’une victoire, c’est une légende. Une remontada à la toulousaine. Et la preuve qu’avec un peu de foi, un bon coach et une frappe en pleine lucarne, tout est possible.
Le TFC est resté en Ligue 1, Bodiger l’enfant du pays a gagné le respect éternel des supporters, et Dupraz a ajouté une ligne à son CV Le football français, lui, a appris une chose : tant qu’il y a Dupraz, il y a de l’espoir.
Tu aimes ce moment? Porte-le!
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