Brésil Ou Pas... Quand Makélélé Mettait Le Brésil En Mode Avion

Coupe de Monde de Football 2006. Pendant que Ronaldinho semait la samba, Claude Makélélé préférait marcher sur le tempo… Ce 1er juillet 2006, pendant que le monde s’extasiait devant les Ballons d’Or brésiliens et les dribbles chaloupés, le plus stoïque des guerriers français préparait tranquillement un chef-d’œuvre de discrétion létale.
Pas de strass, pas de stress : juste un short remonté, un regard vide d’émotion et une phrase mythique balancée avec le naturel d’un gars qu’on dérange pendant sa sieste.

Claude Makélélé, roi du rien à foutre footballistique

1er juillet 2006, quart de finale de la Coupe du monde, France-Brésil. Les caméras du monde entier sont braquées sur Francfort. La planète foot retient son souffle : d’un côté, la Seleção, emmenée par Ronaldinho, Ronaldo, Kaká et consorts, une brochette de Ballons d’Or qui donne des cauchemars à n’importe quel défenseur ; de l’autre, des Bleus revanchards, pas vraiment favoris, mais bien décidés à rappeler que la samba, c’est aussi un truc qui se danse en France et notamment près des quartiers Nord de Marseille.

Et au milieu de tout ça, un homme. Un roc. Un samouraï. Claude Makélélé.

Crédits : Canal +, « Rendez-vous le 9 juillet » | FIFA | Claude Makélélé

Avant la rencontre, alors que les journalistes s’extasient devant les feintes de corps brésiliennes et les brushings soyeux de Kaká, Claude, lui, est déjà dans un autre monde. Dans un documentaire culte (« Rendez-vous le 9 juillet »), il lâche une phrase qui entre aussitôt au Panthéon du franc-parler footballistique :

« Brésil ou pas, m’en bats les couilles. Ronaldinho, machin, chouette… Rien à foutre ! »

Simplicité, efficacité.. Un mantra que tout footballeur amateur a répété au moins une fois dans un vestiaire boueux de district. Pendant que d’autres cherchent la phrase qui tue dans L’Équipe Magazine, Makélélé sort la punchline qui claque comme un tacle à la gorge : direct, sans détour, et avec une économie de vocabulaire à faire rougir un Booba sous stéroïdes.

Brésil ou pas, m’en bats les couilles. Ronaldinho, machin, chouette… Rien à foutre !

La zenitude d’un bulldozer

Mais derrière la punchline se cache une philosophie. Pas question de baver devant les palmarès. Claude Makélélé, c’est l’homme qui a réinventé le poste de milieu défensif au point qu’on appelle ça le poste de Makélélé désormais. Claude a côtoyé les plus grands dans ses vestiaires: Zidane, Figo, Ronaldo, Drogba, Lampard, Terry…

Alors quand arrive le moment d’affronter le Brésil version deluxe, Claude n’en a strictement rien à carrer. Pas d’angoisse, pas de paillettes, pas de pressing médiatique : juste un maillot bien ajusté, des chaussettes remontées, et l’envie de titiller du Brésilien avec grâce.

Crédits : Canal +, « Rendez-vous le 9 juillet » | FIFA | L’Equipe | Claude Makélélé

Une morale à la Claude

Le reste appartient à l’histoire. Les Bleus livrent un match d’orfèvre, Zizou régale comme si il était le seul « vrai Brésilien » sur le terrain et Thierry Henry crucifie Dida au second poteau d’un coup franc indirect signé… Zidane! 1-0 pour la France, l’exploit est là. La France explose! Et Makélélé ? Impeccable. Comme toujours. Présent à chaque ballon, omniprésent sans jamais être bling-bling. Un peu comme un bon agent secret : on ne le remarque pas, mais sans lui, tout s’effondre.

Parfois, pour battre une armada brésilienne, il suffit d’un état d’esprit. Claude Makélélé l’a prouvé : pas besoin d’avoir peur quand on a du courage, pas besoin de trembler quand on a du vécu, et surtout, pas besoin de s’incliner quand on a… rien à foutre.

Une leçon de vie signée Claude Makelele !